En une décennie, le célèbre outil Open Source est passé d’un moteur de blog à un véritable pilier de la production de contenu sur le Web. Retour sur les clés de son succès.
Bon anniversaire WordPress ! L’outil de gestion de contenu open source fête ses 10 ans d’existence, et peut souffler ses bougies avec satisfaction. Son bilan force l’admiration tant sa progression donne le vertige. Pourtant au départ, comme le confiait récemment son fondateur, Matt Mullenweg, il s’agissait juste de bâtir une solution pour lui-même, qu’il puisse aimer utiliser.
Plus de 66 millions de sites propulsés par WordPress
10 ans après, Matt Mullenweg explique prendre toujours autant de plaisir à utiliser quotidiennement son outil pour son propre site, mais il n’est plus vraiment le seul. L’engouement est planétaire.
Selon les chiffres officielles de la plateforme open source, plus de 66 millions de sites sont propulsés par WordPress. Ils sont écrits en plus de 120 langues. 66% sont en anglais, et 1,4% en français – soit tout de même presque un million.
Désormais, à en croire le graphique réalisé par Statista, chaque mois, plus de 368 millions de personnes visitent 4,1 milliards de pages créées grâce à WordPress. Automattic, l’entreprise derrière le CMS créée il y a 8 ans par Matt Mullenweg, est passée de 15 employés à 150 aujourd’hui. Des spécialistes financiers viennent de la valoriser à près d’un milliard de dollars – soit un peu moins que le montant déboursé par Yahoo! pour s’offrir Tumblr.
Aujourd’hui, de nombreux sites sont bâtis grâce à WordPress. En France les 5 premiers blogs du classement ebuzzing sont faits avec WordPress. Des sites comme ceux de de Korben, de Presse Citron, ou de nos confrères de Silicon.fr sont aussi basés dessus.
Aux Etats-Unis, des sites de référence l’utilisent aussi, comme celui du New York Time, de CNN, ou de TechCrunch, entre autres. Royal Pingdom calcule que plus de la moitié des 100 blogs à plus fort trafic sont propulsés grâce à WordPress.
Les raisons possibles du succès
Télécharger et utiliser WordPress est gratuit, mais cela ne suffit pas pour expliquer un tel succès. Pour mémoire, lorsque WordPress a commencé à se faire connaître, les internautes avaient la possibilité de publier facilement leur contenu sur Internet grâce à des plateformes comme MySpace ou Blogger. Mais WordPress proposait alors quelque chose que ces plateformes ne permettaient pas : héberger soi-même son contenu. De quoi intéresser aussi les entreprises.
Autres pistes pour expliquer son succès mondial : sa relative légèreté, qui lui donne à la fois simplicité et souplesse. Le CMS se télécharge en effet relativement nu, avec le minimum de fonctionnalités. C’est à l’utilisateur ensuite d’ajouter des fonctionnalités en téléchargeant des thèmes et plugins. Cela fait partie de l’ADN de l’outil.
La légèreté, dans l’ADN de WordPress
« L’une des particularités de WordPress est d’être assez léger, et de ne proposer que l’essentiel, ce qui est apprécié car cela évite de télécharger des fonctionnalités qui ne seront pas utiles. Je ne pense pas que changer ces particularités soit prévu dans la feuille de route de WordPress », avait expliqué Amaury Balmer, responsable technique de la communauté francophone de WordPress.
C’est en effet une particularité qu’aime mettre en avant Matt Mullenweg. « Certes, WordPress est très bien, mais je dirais que ce qui explique la majorité des adoptions est plutôt lié aux 20 000 plugins et 10 000 thèmes proposés. C’est en effet assez facile de cloner ce que WordPress permet de faire. Des développeurs pourraient y arriver en peu de temps. Mais cloner ces dizaines de milliers d’addons est le travail de toute une vie. C’est nettement plus difficile à reproduire, même pour une entreprise comme Google », expliquait le fondateur il y a peu.
Réactif, complet et facilement personnalisable
Ce vaste catalogue de plugins permet au CMS d’être réactif, complet et de pouvoir pousser vite et loin la personnalisation du site créé. Il lui faut peu de temps pour s’enrichir des dernières fonctionnalités à la mode sur le web. Il y a par exemple d’innombrables façons d’intégrer les réseaux sociaux, même les plus confidentiels, à un site WordPress (voir notre dossier WordPress : 9 plugins pour bien intégrer les réseaux sociaux).
En quelques clics, il est aussi possible d’associer des outils de Web Analytics, comme Google Analytics, ou comme Piwik pour rester dans les outils open source. Il est tout aussi facile de faire apparaître sa photo dans les pages de résultats de Google.
L’outil n’a d’ailleurs plus à faire ses preuves en matière de SEO, ce qui invite même certains experts du référencement à qualifier WordPress d' »optimisé pour le référencement naturel ». Bien sûr, si l’outil a de bonnes prédispositions, notamment grâce à ses nombreux plugins, c’est ensuite à l’utilisateur de bien le dompter pour percer dans les pages de résultats de Google…
Seul revers de la médaille avec cette riche bibliothèque d’extensions et ces larges possibilités de personnalisation, les utilisateurs ont parfois l’embarras du choix pour choisir l’extension qui leur convient (pour s’y retrouver, voir notre dossier WordPress : 7 extensions incontournables)
Ces innombrables plugins qui viennent sans cesse enrichir l’outil révèlent néanmoins la vitalité de la communauté, et l’importance des acteurs gravitant autour de WordPress. L’écosystème de partenaires se rassemble d’ailleurs lors des événements « WordCamps » qui se tiennent dans le monde entier. En 2006, il n’y avait qu’un WordCamp. Il y en a eu 75 l’année dernière.
Source : Journaldunet.com
http://www.journaldunet.com/solutions/saas-logiciel/10-ans-de-wordpress-0513.shtml
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