Des zones peu accessibles d’une région reculée d’un pays lointain: les flancs himalayens du Népal, paradis des trekkeurs, se sont transformés en cauchemar depuis plusieurs jours pour ceux qui s’y trouvaient au moment du séisme, et pour leurs proches.
Face à des secours peinant à atteindre la région et à des ambassades souvent démunies, confrontées à l’absence sur place de téléphone ou d’Internet, les familles des victimes du séisme ont été nombreuses à s’emparer de leur seule arme: les réseaux sociaux.
Jointe par 20 Minutes sur Twitter et par e-mail, Kristina, une jeune Slovaque, raconte comment elle s’est tournée vers ce site pour tenter d’avoir des nouvelles de sa sœur et de son beau-frère, arrivés au Népal trois jours avant le séisme. «Le ministère des Affaires étrangères n’avait pas d’infos, nous ne savions rien. On n’apprenait rien de neuf non plus à la télévision, alors, même si je tweete peu, j’ai décidé de poster sur les réseaux sociaux.»
La magie du hashtag
Là, grâce aux hashtags #NepalQuake, #NepalEarthquake ou #Langtang, du nom d’une vallée sinistrée populaire chez les trekkeurs, de très nombreux appels sont lancés, et quelques informations sont mises en ligne sur telle personne évacuée, tel groupe repéré.
Marion [le prénom a été changé], jeune Française à la recherche de sa sœur, a fini par avoir des nouvelles et l’a immédiatement indiqué sur Twitter.
«Ensuite des personnes m’ont demandé où ma sœur était, comment j’avais eu des nouvelles, etc.», raconte-t-elle à 20 Minutes par e-mail. «Grâce à #NepalEarthquake, les familles ont pu s’entraider, s’échanger des informations sur les conditions de vie [des trekkeurs retrouvés], poursuit-elle. C’est en partie grâce aux réseaux sociaux qu’on a pu en savoir plus sur la situation de ma sœur là-bas.»
Car même si l’envoi d’un tweet peut ressembler «vraiment à une bouteille à la mer», selon Anne, une autre Française contactée par France Info, la magie du hashtag fait qu’un utilisateur débutant se fera autant entendre qu’un adepte chevronné de Twitter.
Des comptes très suivis comme le fil d’actu infos140, ou celui d’une utilisatrice américaine, Caroline Heldman, relayent en effet depuis plusieurs jours les appels des proches de disparus, tandis que plusieurs pages Facebook très réactives dédiées aux nouvelles des survivants ont été créées.
Les survivants mis à contribution
Et dès qu’un survivant donne des nouvelles, il est mis à contribution pour aider les proches d’autres trekkeurs disparus. C’est le cas de la sœur de Kristina, qui a finalement donné signe de vie.
«Elle m’a parlé d’un couple de Belges survivants, se souvient la jeune Slovaque, alors j’ai partagé l’info et j’ai eu une réponse. J’ai montré une photo à ma sœur, et elle m’a confirmé que c’était bien eux. A ce moment-là, j’étais vraiment reconnaissante envers la technologie du XXIe siècle, qui a permis à d’autres familles de savoir que leurs proches allaient bien.»
«C’est grâce à l’entraide des familles de toutes nationalités que nous avons pu être rassurés et tenus au courant de l’évolution de cette catastrophe», confirme Marion.
Alors que les recherches de survivants se poursuivent dans les zones sinistrées du Népal, sur Twitter et Facebook, les appels continuent d’être lancés, et les nouvelles d’être échangées. «Il y a une fenêtre de sept à neuf jours pour sauver des personnes, nous sommes au quatrième jour», a indiqué ce mercredi un responsable des secours.
Au-delà des réseaux sociaux. En plus de Twitter et Facebook, un Google Doc très partagé et régulièrement mis à jour donne des nouvelles des personnes disparues. Plus officiel, le numéro d’urgence du Quai d’Orsay destiné aux familles qui ont un proche au Népal: le 01 43 17 56 46.
Source : 20minutes.fr
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