Lucky. Le duo électro français Daft Punk a remporté dimanche à Los Angeles cinq Grammy awards, dont le très pretigieux Grammy du meilleur album de l’année pour « Random Access Memories ». Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo ont également décroché les prix du meilleur enregistrement, du meilleur duo pop, du meilleur album dance/électro, ainsi qu’un Grammy pour leur ingénieur du son.
Le duo casqué de blanc, qui ne s’est pas exprimé en recevant son trophée, concourait face à « The Blessed Unrest » de Sara Bareilles, « Good Kid, M.A.A.D City » de Kendrick Lamar, « The Heist » de Macklemore & Ryan Lewis, et « Red » de Taylor Swift.
Pionniers de l’électro en France
Fer de lance de la « French Touch », Daft Punk développe depuis 20 ans l’art de marier l’électro et la pop, ainsi qu’un sens aigu du marketing, le tout ayant permis au duo de devenir des stars planétaires sans jamais dévoiler leurs visages.
Thomas Bangalter, qui vient de fêter ses 39 ans, et Guy-Manuel de Homem Christo, bientôt 40, se sont rencontrés sur les bancs du collège à Paris. En 1993, ils n’ont que 17 et 18 ans quand ils fondent Daft Punk. Pour leur nom, ils ont tout simplement repris la critique que faisait un respecté magazine anglais à propos du premier single de leur précédent groupe Darlin’: du « punk idiot ». Trois ans plus tard, avec leur premier maxi « Da Funk/Rollin’ & Scratchin », ils font leur entrée dans les clubs européens.
Une nouvelle génération se saisit de ces outils en y intégrant des éléments venus d’autres cultures: celles du rock, de la pop et du rap. Aux côtés d’Air et Cassius, Daft Punk devient un des fers de lance de cette « French Touch » qui séduit les Anglo-saxons.
En 1997, le duo publie son premier album « Homework », très inspiré de la house et de la techno. Le disque comporte notamment leur premier tube « Around the world », qui leur permet d’acquérir un notoriété internationale.
Cinq ans plus tard, leur deuxième album « Discovery » recycle les années 80, la pop et la disco. L’album est un succès. Souvent imité, il façonne la musique du début des années 2000.
Sens aigu du marketing
Plus sombre, leur troisième opus « Human after all » (2005) sera en revanche un échec critique et commercial.
Dès leurs débuts, les deux Français ont fait du marketing une composante intégrée à leur processus créatif, avec une idée simple: préserver la rareté et le mystère.
Les Daft Punk ne montrent jamais leurs visages, vont peu à la télévision -leur prestation aux Grammy était une première depuis 2008 – et sortent peu de disques. Résultat: chacune de leur apparition est un événement et leurs casques de robots sont devenus une marque immédiatement identifiable.
Désormais superstars, ils se félicitent d’ailleurs de ce coup de maître qui leur permet de continuer à mener une vie normale.
Pour « Random Access Memories », publié en mai dernier, ils ont poussé à l’extrême cet art du marketing, suscitant une attente planétaire à coup de teasers et de rumeurs amplifiées par Internet… dont eux-mêmes se tiennent soigneusement à l’écart.
« Get lucky », le tube planétaire de 2013
Le disque a régulièrement figuré dans le trio de tête des meilleurs albums de l’année établis par les critiques à travers le monde, des Inrockuptibles en France, en passant par Rolling Stone aux Etats-Unis, ou le NME au Royaume-Uni.
Plus encore, le single « Get Lucky », en duo avec Pharrell Williams, est devenu le tube planétaire de 2013.
L’album, que le duo a pour la première fois de sa carrière enregistré dans un vrai studio avec des musiciens comme Nile Rodgers ou Julian Casablancas, s’est écoulé à quelque 3 millions d’exemplaires dans le monde en 2013. Les deux robots ont d’ailleurs symboliquement coupé les ponts avec leur pays d’origine à l’occasion de cet album.
Source: Bfmtv
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