Quel est ce site pour le rachat duquel Mark Zuckerberg serait prêt à dépenser un milliard de dollars ? Snapchat est un réseau social, de partage de photos et de vidéos. Jusque-là, classique, voire redondant avec Instagram, déjà racheté par Facebook. L’originalité de Snapchat, c’est que les contenus partagés ne sont disponibles que pour un court instant sur la plateforme. Après quelques secondes, lorsque le contenu a été ouvert par le destinataire, il disparaît.
Sur Snapchat, on partage des photos et des vidéos avec une liste d’amis. Contrairement à Facebook qui a dû se mettre progressivement au mobile, ce qui lui a valu certaines désillusions boursières, Snapchat, créé en 2011, n’existe que sous la forme d’une application mobile (iOS et Android). L’application est surtout utilisée par les jeunes, dont une partie s’est détournée de Facebook pour aller vers Snapchat, Tumblr, Whatsapp ou encore Instagram. Snapchat traîne d’ailleurs toujours une réputation d’appli de « sexting pour ados ».
Le partage « éphémère » pour pallier les craintes sur la vie privée
En effet, dans la mesure où les contenus échangés s’autodétruisent, Snapchat paraît plus sécurisé pour ce genre d’échanges. Avec la psychose NSA et les craintes relatives à la protection des données personnelles sur Facebook, les contenus éphémères sont à la mode. Une nouvelle application mobile, Skim, vient notamment de se lancer et propose une messagerie textuelle dont les messages s’effacent au fur et à mesure qu’on les lit, sur le même modèle que Snapchat.
Snapchat n’est cependant pas 100% sécurisé. D’une part, l’application a lancé en septembre une nouvelle fonctionnalité baptisée « Stories », qui permet de créer une sorte de fil d’actualité sur une période de 24 heures. Chaque message a une durée de vie de 24 heures et vient incrémenter la « Story », que l’on peut paramétrer pour qu’elle soit visible par ses amis ou par tout le monde.
Stockés sur des serveurs de cloud de Google, les contenus postés sur Snapchat restent par ailleurs accessibles par les administrateurs de l’application pendant un mois lorsqu’ils n’ont pas été ouverts. Il est ainsi déjà arrivé à Snapchat de répondre positivement à des requêtes de la justice américaine qui lui demandait l’accès à certains contenus.
Une valorisation jusqu’à 3,6 milliards, sans gagner un centime
Si le fondateur de Snapchat n’a pas souhaité se vendre à Facebook, c’est qu’il n’a pour l’instant pas de difficulté à lever des fonds et compte certainement faire monter les enchères. Seulement quatre mois après son dernier tour de table de 60 millions de dollars, qui valorisait déjà la société 800 millions de dollars, il s’apprêterait ainsi, selon le Wall Street Journal, à lever plusieurs centaines de millions, atteignant cette fois une valorisation de 3,6 milliards de dollars… sans gagner un centime !
Car le réseau social n’a pour l’instant aucun modèle économique. Mais d’après ses derniers chiffres, 350 millions de contenus sont postés chaque jour sur sa plateforme. Soit autant que de photos sur Facebook fin 2012. Et la croissance est rapide, puisqu’au mois de juin, le nombre de contenus échangés atteignait 200 millions. Selon un sondage de Pew Internet réalisé en octobre 2013, sur les 58% d’Américains qui utilisent un smartphone, 9% utilisent Snapchat. La proportion monte à 26% chez les 18-29 ans, parmi lesquels 43% utilisent aussi Instagram.
Si la bulle n’a plus cours à Wall Street, elle n’a pas encore éclaté quand il s’agit d’acquisitions par les géants du web.
Source : lexpansion.lexpress.fr
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