Encore davantage que l’iPhone 7 ou le prochain Nexus, le Project Ara est la perspective la plus excitante du secteur des smartphones. Si vous n’avez encore jamais entendu parler de cet ambitieux projet, sachez qu’il prend forme dans les laboratoires de Google et pourrait révolutionner le modèle économique de la téléphonie.
Il consiste à créer un smartphone évolutif pouvant être personnalisé pièce par pièce et composant par composant. Oui, comme un Lego.
Une première vidéo de démonstration vient d’être mise en ligne par ses concepteurs, mettant en scène un prototype fonctionnel. Le projet semble suffisamment avancé pour respecter le calendrier fixé. C’est à partir du 14 janvier que Google présentera officiellement les dernières avancées de ses équipes lors d’une conférence. La commercialisation est toujours envisagée pour avril 2015, tout comme la plate-forme d’achat et d’échange en ligne que le géant américain compte lancer. Paul Eremenko, responsable du projet chez Google, l’a confirmé lors d’une conférence le 22 octobre.
Qu’est-ce que la vidéo nous apprend? Selon la petite équipe d’ingénieurs de NK Labs, partenaire du projet, leur appareil dispose à ce jour de cinq éléments amovibles: un écran LED, une batterie, un micro-processeur, des haut-parleurs et un port de charge USB. Jusqu’à présent les différentes informations tournaient autour du design, mais on peut désormais noter que ce prototype exécute une version adaptée d’Android.
Un des ingénieurs explique l’importance de l’ergonomie pour élaborer les pièces détachées. Environ 50% de l’espace du prototype, baptisé Spiral 1, est dédié à la modularité. Ainsi, il y a peu de place pour créer des composants extrêmement puissants. Mais pour le Spiral 2, Toshiba travaillerait déjà à fournir des composants « customisés » afin de réduire leur taille. C’est cette version qui sera présentée sous toutes les coutures le 14 janvier prochain.
Le concept du Project Ara vient de l’imagination du designer hollandais Dave Hakkens (le « Phoneblock »): selon lui, les smartphones doivent être composés de composants détachables que leurs propriétaires peuvent permuter.
Non seulement cela leur donne une meilleure durée de vie -vous pouvez améliorer l’appareil photo uniquement, ou seulement votre processeur-, mais aussi démocratiser la technologie. Vous aurez ainsi des smartphones moins chers, plus performants et plus responsables de l’environnement. C’est pour cela qu’Ara a généré un intérêt intense lors de son annonce.
La mission actuelle de l’équipe derrière Ara? Agréger une masse critique de développeurs de modules pour créer un écosystème viable. À la différence de n’importe quel autre smartphone, le project Ara rassemble de nombreux fabricants installés dans des endroits différents. Il est donc très difficile pour chacun de tester les composants des autres car ces derniers évoluent constamment. Cela peut paraître fou, mais personne n’a en main les mêmes pièces à un moment donné. C’est là que Google intervient pour chapeauter le projet.
Le groupe du moteur de recherche se charge de développer « l’endosquelette », sur lequel les composants sont emboîtés. Trois tailles différentes sont proposées: petite, moyenne et « jumbo », avec des écrans entre 3 et 6 pouces. Chaque appareil pourra recevoir un nombre de modules différents, tandis que certains modules ne fonctionneront qu’avec le grand « endosquelette ». Et parce que les composants sont interchangeables, vous pouvez très bien vous retrouver avec plusieurs smartphones de tailles différentes dans votre poche. Le plus petit ressemblerait à un vieil iPod nano. Il serait long, mince et d’une diagonale de deux pouces.
Chaque module pourra avoir sa propre couleur et sa propre texture. Un module pourra également dépasser « le périmètre du téléphone ». D’ailleurs, un module pourra avoir plusieurs fonctionnalités. L’objectif étant de créer des milliers de combinaisons possibles. Si vous souhaitez un clavier physique, cela sera possible. Deux batteries, également possible. Un zoom optique, aussi.
« Je ne comprends pas pourquoi les smartphones sont de plus en plus grands », explique Paul Eremenko dans Wired. « En tant que consommateur vous devez avoir le choix », rajoute-t-il, « vous pouvez avoir un minuscule smartphone à glisser dans votre jean skinny pour sortir en discothèque, et un gros pour travailler et écrire des mails ».
Google s’occupe donc du cadre, et met à disposition des développeurs un environnement censé résoudre les problèmes de compatibilité. La firme de Mountain View fournit des kits de développement de modules (MDK), permettant aux fabricants de tester leurs composants sur la structure logiciel, sans avoir à les connecter à d’autres pièces. Le MDK est en mesure de dire si votre pièce est au point et fonctionnera avec le reste.
Google espère pouvoir concevoir un smartphone « entrée de gamme » pour 50 dollars (environ 35 euros). Le téléphone haut de gamme devrait coûter environ 500 dollars (370 euros). Il s’agit d’un coût de fabrication, il faut donc s’attendre à des appareils entre 100 et 700 euros, en fonction des modules choisis.
Source: huffingtonpost.fr
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