Le géant du e-commerce a dévoilé aujourd’hui à Seattle son tout premier smartphone. Il espère se faire une place dans un marché ultra-concurrentiel, dominé par Apple et Samsung.
C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre dans l’histoire déjà très riche d’Amazon. Le géant du web a présenté à Seattle son tout premier smartphone, confirmant ainsi les rumeurs qui envahissaient la planète high-tech depuis quelques semaines. C’est Jeff Bezos lui-même, le PDG d’Amazon, qui a animé le show.
Baptisé « Fire Phone », ce smartphone, dont le design est similaire aux autres modèles du marché, est doté d’un écran de 4,7 pouces et d’un processeur « quatre-coeurs » qui tourne à 2,2 GHz. Il est également équipé d’un objectif de 13 megapixels pour la caméra frontale.
Services innovants
L’une des nouveautés de ce smartphone réside dans son écran et la capacité à afficher des images en quasi-3D (perspective dynamique). Le rendu donne l’impression d’un hologramme. Les applications peuvent être utiles dans la cartographie et les jeux. Autre nouveauté : l’inclinaison du smartphone sur la droite ou sur la gauche permet d’avoir accès à divers menus ; l’inclinaison vers le haut ou vers le bas permet de faire défiler un texte, tout ceci sans avoir à toucher l’écran.
Des services innovants ont aussi été intégrés dans le smartphone d’Amazon. L’application Firefly en fait partie : similaire, sur le concept, au célèbre Shazam, ce programme permet de reconnaître n’importe quelle chanson diffusée, ou film projeté. Mais elle va plus loin puisqu’elle est également capable d’identifier un livre, une œuvre d’art ou tout autre objet (au total 100 millions d’objets peuvent être identifiés selon Amazon). L’application offrira un lien direct avec le site de commerce en ligne pour pouvoir acheter les objets en question.
Aux Etats-unis, le Fire Phone sera exclusivement commercialisé par l’opérateur AT&T, au prix de 199 dollars pour un contrat de deux ans.
Avec le Fire Phone, Amazon joue gros. La concurrence fait rage dans l’univers du smartphone. Derrière les géants Samsung et Apple, qui totalisent à eux deux plus de 45 % des ventes mondiales, les places sont chères. L’offensive des groupes chinois Huawei et Lenovo rend la bataille d’autant plus âpre. En outre, le ralentissement de la croissance des ventes dans les pays développés ne facilite pas la tâche des nouveaux entrants. Les difficultés d’autres géants du Web, comme Facebook dont le projet de smartphone reste à ce jour encore un fantasme, ont aussi de quoi refroidir les ardeurs.
Formidable opportunité
Amazon n’en est toutefois pas à sa première tentative dans le « hardware ». Dès 2007, il révolutionnait le secteur de l’édition électronique avec sa liseuse Kindle. Quatre ans plus tard, il se lançait sur le marché des tablettes en introduisant le Kindle Fire. Avec un certain succès : en 2013, il pesait près de 8 % des ventes de tablettes dans le monde, derrière Apple et Samsung. Pour s’imposer sur le marché, Amazon n’hésite pas à être agressif au niveau des prix, quitte à perdre de l’argent sur les terminaux. Car pour Jeff Bezos, l’essentiel est ailleurs.
L’objectif, pour le géant du commerce en ligne, est de vendre toujours plus de produits et de services via sa plate-forme Web. Et le smartphone offre à ce titre une formidable opportunité. « Avec le smartphone, Amazon se glisse directement dans la poche du consommateur. En s’en rapprochant ainsi, il peut pousser plus facilement ses propres produits », explique Leslie Griffe de Malval, analyste chez Fourpoints. Aux Etats-Unis, les ventes sur mobiles devraient progresser de 25 % en 2014, à 18,5 milliards de dollars, selon eMarketer. Outre des marchandises physiques, Amazon propose aussi à ses clients de nombreux contenus numériques (livres, films, musique…). Son magasin d’applications est par ailleurs bien fourni, avec 240.000 programmes disponibles (pensés initialement pour la tablette mais facilement transposables).
Avec le smartphone, Amazon peut espérer collecter un maximum d’informations sur son utilisateur et ses habitudes de consommation. Les données de localisation peuvent à ce titre être très utiles. Le groupe fondé par Jeff Bezos est avant tout un distributeur. Pas question de laisser le champ libre à Google ou à Apple dans la collecte de ces précieuses informations. Elles peuvent aider à mettre en avant les bons produits au bon moment. Pour y parvenir, Amazon dispose d’un excellent terrain de jeu : ses 250 millions de clients.
Source : metronews.fr
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