Le réseau social oriente désormais ses utilisateurs vers une meilleure protection de leur vie privée. Les inquiétudes des internautes ont-elles été entendues?
« Bonjour ». Nombre d’entre vous recevront bientôt, si ce n’est pas déjà fait, un message d’un étrange dinosaure bleu sur Facebook. Ce n’est pas une blague: c’est une campagne d’information lancée par le site pour que les internautes comprennent mieux qui peut voir leurs messages ou non.
Ce gentil dinosaure inventé par Facebook est censé vous expliquer comment fonctionnent les paramètres de confidentialité du site.
La plateforme de Mark Zuckerberg va plus loin: dorénavant, les paramètres par défaut du site font que les posts d’un nouvel inscrit ne sont visibles que par ses amis. Jusqu’ici, la norme voulait au contraire qu’ils soient 100% publics. Faut-il se satisfaire de ce revirement?
Les craintes des internautes enfin écoutées
« Les gens sont à l’aise, non seulement avec le fait de partager de plus en plus d’informations de tout ordre, mais ils sont également plus ouverts, et à plus de personnes. » C’était en janvier 2010. Le patron de Facebook Mark Zuckerberg expliquait avec cynisme qu’il ne fallait plus trop compter garder une vie « privée » à l’heure des réseaux sociaux.
Les révélations de l’affaire Snowden sur les pratiques des géants du Web comme la récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne en faveur du « droit à l’oubli » sont passées par là. Les râleurs qui demandaient à voir leur vie personnelle un peu mieux protégée par Facebook et consorts ont commencé à être entendus.
Même les adolescents, que certains jugeaient complètement insensibles à la question, ont commencé à s’inquiéter. Ils se sont en partie tournés vers des réseaux comme Snapchat ou Secret, où ils n’ont plus à craindre pour leur future « empreinte numérique » (ces derniers n’ont pas toujours respecté leurs promesses pour autant).
Des changements plus cosmétiques qu’autre chose
Ecouter ne veut pas dire tout céder pour autant. Facebook tient bon sur l’essentiel, c’est-à-dire son portefeuille: le réseau continuera d’exploiter les (nombreuses) informations qu’il récole sur ses membres. Et si cette opération de communication lui permet de rassurer ces derniers et de les inciter à poster plus sur le réseau, il en sortira renforcé.
« Certains ont pensé que ces plateformes pouvaient donner le contrôle aux utilisateurs mais on ne peut pas leur faire confiance », expliquait en mars dernier Jérémie Zimmermann, de la Quadrature du Net, à L’Express.
A ses yeux, le problème ne réside pas tant dans le caractère public ou non de messages mais dans sa manière d’exploiter les données personnelles des internautes. Ce n’est pas un petit dinosaure bleu qui fera taire ces critiques.
Source : L’express.fr
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